Un des objectifs de ce voyage en Amérique du Sud était d’en apprendre un peu plus sur le cacao, et notamment sur le processus de fabrication de la pâte de cacao qui sert ensuite à produire le chocolat. On a donc trouvé un super Workaway en Colombie, proche de Granada, où l’on a travaillé pendant deux semaines. Nous avons logé dans une petite ferme, chez une famille colombienne, avec Sébastian, sa femme Alix (qui est d’ailleurs française), sa mère et son beau-père. Leur accueil a été très chaleureux et cette expérience fait partie de nos coups de cœur du voyage.
Si tu souhaites organiser ton voyage en Colombie, je te suggère de regarder mon article sur notre itinéraire pour un mois de voyage.
Sommaire
Le Workaway en Colombie, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’une sorte de volontariat où l’hôte offre aux voyageurs le logement et la nourriture en échange de quelques heures de travail. Souvent, le temps de travail dure entre 3 et 6h selon le Workaway. Les domaines de volontariat sont nombreux : ferme, hôtellerie, construction etc.
L’avantage est de pouvoir profiter d’un endroit sans dépenser beaucoup d’argent tout en découvrant la culture locale d’un pays plus en profondeur.
Pour trouver des Workaway en Colombie ou ailleurs, il faut se rendre directement sur le site de Workaway. Payer une adhésion à l’année permet de communiquer avec les hôtes. Je crois qu’elle coûte une vingtaine d’euros. Dans ce cas précis, Sébastian m’a autorisé à partager son contact, n’hésitez pas à lui envoyer un message sur sa page Facebook si ce Workway en Colombie vous intéresse.
Pour se rendre dans cette ferme de cacao, il faut prendre un bus de Bogotá en direction de Granada. Une fois arrivée à la gare, la famille nous a envoyé un taxi pour nous emmener directement à la finca, à une vingtaine de minutes de là. |
Les tâches quotidiennes


Pour ce Workaway en Colombie, on commence la journée vers sept heures chaque matin. Certains volontaires préparent le petit-déjeuner pendant que d’autres mettent la table. Ensuite, on travaille à notre rythme jusqu’en milieu d’après-midi avant de déjeuner tous ensemble. En général, nous avons souvent eu la fin de journée libre pour vaquer à nos occupations.
Parmi les tâches demandées, on retrouve bien évidemment la star de la finca : le cacao. On passe par toutes les étapes : récolte, fermentation, séchage, confection de la pâte de cacao… Après avoir appris toutes les étapes nécessaires à sa réalisation, j’ai aidé à préparer des recettes pour créer des chocolats chauds aromatisés (à l’orange, à la cannelle, au clou de girofle etc).
Nous avons aussi fait de la cuisine, du jardinage, de la peinture, un peu d’électricité, de l’huile de noix de coco. On a aidé à traire les vaches, à tuer un canard pour le repas, à ramasser les fruits mûrs dans le potager. J’ai même fait une séance photo pour promouvoir les différents produits qu’ils fabriquent sur les réseaux sociaux. En effet, Sébastian et Alix préparent de l’huile de coco, de la pâte de cacao ou encore de la pommade aux herbes aromatiques afin de les vendre aux voisins ou au village. La ferme est auto-suffisante et c’est en fabriquant ces produits qu’ils arrivent à monétiser leur travail.



Des moments de partage hors du commun dans ce Workaway en Colombie !
Les tâches sont très diverses et le plus cool dans tout ça, c’est qu’eux aussi travaillent avec nous. On a pu partager de réels moments de vie et apprendre plein de choses différentes sur leur manière de vivre au sein de la finca.
Pendant nos moments libres, on allait tous ensemble se baigner dans le fleuve. Un matin, on a également fait une petite balade à moto pour se rendre au marché en famille. Ils nous ont montré l’art de la chocolatherapia, soit comment réaliser un soin du visage à base de cacao. Enfin, nous avons découvert le tejo, un jeu colombien 100% local. On peut y jouer dans certains bars, gratuitement, tout en consommant une boisson. Cela équivaut un peu à la pétanque en France. Le but est de viser une petite cible explosive tout en lançant un palet en métal. Les cibles sont remplies de poudre à canon, donc en les touchant, elles s’enflamment et provoquent une sacrée détonation.
Le logement de ce Workaway en Colombie

Nous étions entre trois et cinq volontaires, selon les moments. On partageait une petite cabane avec une autre Workaway. Le lit double était équipé d’une moustiquaire. Prévoyez quand même de l’anti-moustique car il y en a beaucoup le soir.
Ici, vous travaillez en échange de l’hébergement et de deux repas par jour (petit-déjeuner et déjeuner). Le soir, ils ont seulement l’habitude de grignoter tout en buvant une Aguapanela (une boisson élaborée en diluant la panela, un édulcorant naturel extrait de la canne à sucre). Donc, prévoyez de quoi cuisinier ou grignoter si vous souhaitez manger le soir.
Ce qui est vraiment bien à la finca, c’est que chacun peut travailler en fonction de ses aptitudes personnelles. Une des volontaires a par exemple peint des oiseaux sur le mur de la maison car elle savait très bien dessiner. Je me suis plutôt occupée de cuisiner puisque c’est mon métier et mon copain a fait de l’électricité pour les mêmes raisons…
Toute la famille parle espagnol mais Alix est française (pour ceux qui n’ont pas de très bonnes bases d’espagnol). Sachez aussi qu’il y a différents animaux à la ferme : des vaches, des chevaux, des chiens etc.
En savoir un peu plus sur la fabrication du cacao



Du ramassage à la fermentation
La récolte de cacao s’effectue toute l’année, et il faut compter trois à six mois entre l’apparition de la fleur et le ramassage du fruit. Après l’ouverture des cabosses, on récupère le fruit (chaque cabosse renferme en moyenne 40 grains de cacao) et ça part cinq jours en fermentation dans des caisses en bois. Le fait qu’elles soient en bois est d’une grande importance. Les caisses sont simplement recouvertes d’une bâche et il faut veiller à bien remuer régulièrement pendant ce temps.
Concernant la fermentation, il faut recouvrir les grains de cacao, et leur pulpe, de feuilles de bananier et de toile de jute pour conserver la température montante (jusqu’à 50 degrés). Elle se déroule en deux phases : anaérobique (2j) et aérobique (4j). C’est durant cette phase que la couleur se développe : on passe du blanc au marron.
Du séchage à l’obtention d’une pâte de cacao
Les fèves de cacao sont ensuite placées au soleil où commence le séchage. Cela dure environ une semaine mais tout dépend de la météo et de l’humidité présente dans le séchoir. Le séchage a pour but de ramener la teneur en humidité des fèves fermentées à moins de 8 %.
Vient ensuite la torréfaction qui a pour objectifs de faire baisser l’humidité du cacao, de développer les arômes et de faciliter le pelage du grain. Puis, on procède à l’épluchage à la main ou avec des machines avant de moudre deux fois pour obtenir la pâte de cacao.
Dans le cas d’un épluchage à l’aide de machines, la machine à peler permet de séparer l’écorce de la fève de cacao du grué. La fève torréfiée est écrasée et un ventilateur va faire s’envoler l’écorce la plus légère. En passant entre les disques du moulin, le grué se transforme en une pâte semi-liquide appelée pâte pure de cacao. C’est ce qui est utilisé ici pour réaliser des chocolats chauds.
Attention, cette préparation est très amère et difficilement mangeable telle quelle. |
Fabriquer du cacao en poudre
Pour fabriquer du cacao en poudre, on mélange 50 % de pâte de cacao avec 50 % de panela en poudre lorsque le chocolat vient d’être moulu et qu’il est encore chaud et malléable.
Confectionner du chocolat
Pour confectionner du chocolat, on sépare le cacao du beurre de cacao. C’est là qu’on obtient du chocolat, en jouant avec les pourcentages. Pour se faire, il faut presser la pâte avec une machine spéciale. On appelle le tourteau la partie récoltée sans matière grasse. En passant ceci au tamis, on obtient alors la poudre de cacao. Ensuite, il faut réchauffer cette poudre en la pétrissant plusieurs heures avec du beurre de cacao pour obtenir une texture onctueuse. On appelle ceci le conchage. Ensuite, on tempère le chocolat pour lui apporter de la brillance et il ne reste plus qu’à mouler !
Pour améliorer l’onctuosité d’un chocolat, du beurre de cacao est incorporé au mélange fondu. C’est la matière grasse obtenue par pression hydraulique de la pâte et séparée de sa matière sèche, la poudre de cacao. |
Le cacao en chiffre
- La Côte d’Ivoire est le plus gros producteur de cacao avec 35 % de la production mondiale. En Asie, l’Indonésie détient 12,5 % de la production de cacao. Quant à l’Amérique du Sud, c’est le Brésil et l’Équateur qui se battent la première place avec environ 4 % chacun.
- La Suisse, l’Angleterre, l’Autriche, la Belgique et l’Allemagne sont les plus gros consommateurs de chocolat en Europe. En France, le chiffre se situe autour de 80 barres chocolatées mangées chaque année par personne.
- En chiffre, un hectare de propriété permet la plantation de 1000 arbres. Ces arbres produiront environ 40 000 cacaoyers d’où l’on pourra récolter 1000 kg de cacao et ainsi produire 10 000 barres de chocolat.
L’histoire du cacao



- Les Mayas seraient les premiers à avoir découvert le cacao vers 2000 avant J.C. Tout le monde pouvait en consommer, peu importe le statut social. Le cacao était la boisson favorite de la Royauté et des prêtres mayas.
- Ensuite, les Aztèques découvrirent le cacao en prenant le contrôle des Mayas du sud de la Mésoamérique. Boire du cacao fut un privilège réservé aux classes supérieures. Ils utilisaient même les grains de cacao comme monnaie. Trente grains équivalaient par exemple à un lapin ! Les Aztèques transportaient le cacao sur leur dos pendant 1400 km : du Guatemala jusqu’à leur capitale, aujourd’hui Mexico City.
- Le cacao arrive à Seville en 1585, après la conquête du Mexique par Hernán Cortés. Le mot « chocolat » a donc été inventé par les espagnols, le mot d’origine étant « cacahuati ».
- Ensuite, de nombreux pays européens établirent des plantations dans leur colonie. Par exemple, les Britanniques plantèrent du cacao au Sri Lanka et au Ghana ; la France, aux Antilles et en Côte d’Ivoire.
- Dans les pays comme le Ghana et la Côte d’Ivoire, le cacao est rarement consommé car il représente plus de valeur en tant que produit d’échange que nourriture.
- Rapidement, les Européens ajoutèrent du sucre au chocolat, autre produit importé des colonies. Mais jusqu’à cette époque, le chocolat se buvait avec de l’eau. Ce n’est que vers la fin du XVIIème siècle que le lait vint remplacer l’eau.
- La première chocolaterie ouvrit ses portes à Londres en 1657 alors qu’en France, le cacao était réservé à l’aristocratie.
- L’émergence de nouvelles machines pendant la Révolution industrielle permit de créer du chocolat solide et de produire en masse des bonbons chocolatés. C’est en 1875 que le chocolat prit sa forme actuelle lorsque Henri Nestlé ajouta du lait condensé pour créer un chocolat crémeux.
Conclusion de ce Workaway en Colombie
La Colombie a été mon pays coup de cœur en Amérique latine. La population est accueillante, la culture est riche et l’ambiance est vraiment à part. Cette immersion au sein d’une famille colombienne a vraiment permis de finir ce voyage en beauté ! Ce Workaway en Colombie fait partie de nos plus belles expériences de voyage tant pour la rencontre avec Sebastian et sa famille que pour tout ce que l’on a appris sur le cacao.
Pour vous aider à organiser votre voyage en Colombie, n’hésitez pas à consulter mon article sur l’organisation d’un voyage de 8 mois en Amérique latine. J’espère que cet article t’aura aider à préparer ton voyage dans ce pays à la culture si dépaysante. Si tu as des questions, n’hésite pas à les poser dans la section commentaire ou à m’écrire sur Instagram. À bientôt sur le site !
Voyage réalisé en mars 2022