Istanbul, à cheval entre l’Europe et l’Asie

À cheval entre l’Europe et l’Asie, Istanbul est une ville immersive et cosmopolite. Anciennement Byzance puis Constantinople, la ville a vu défiler les plus grands empires, laissant derrières eux un patrimoine culturel exceptionnel. Mosquées majestueuses, palais ottomans, bazars colorés, ruelles vibrantes et rives animées : Istanbul est un mélange fascinant de traditions et de modernité. L’héritage de la ville, qui a abrité différentes communautés, civilisations et cultures, se voit notamment à travers l’architecture et les édifices religieux.

Informations pratiques pour voyager à Istanbul

Quelle partie d’Istanbul visiter sur trois jours ?

Trois îlots forment Istanbul : la partie européenne composée d’une vieille ville au sud, et d’une nouvelle au nord ; et la rive asiatique à l’est. Personnellement, je n’ai pas eu le temps de visiter la rive asiatique pendant mon séjour de trois jours.

La vieille ville a un côté très « Asie » avec beaucoup de gens dans les rues à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit, des vendeurs et des étales partout, des bâtiments en ruine contrastant avec de belles mosquées, des déchets sur les routes, des chats et chiens errants, des tuks-tuks etc.

La nouvelle ville est, quant à elle, plus propre et les bâtiments sont plus récents. On retrouve ce côté européen avec des magasins de grandes marques. La fréquentation est aussi différente.

Pour le coup, j’ai adoré les deux endroits. Quand l’un est vraiment typique, l’autre est plus confortable.

Les déplacements

Istanbul est une ville immense. On peut facilement se déplacer à pied dans le centre de la vieille ville, mais si l’on veut traverser le pont pour se rendre à Karaköy, il est préférable de prendre les transports en commun. À titre indicatif, je suis restée trois jours sur place et j’ai marché presque 20 km/jour.

Pour emprunter le bus ou le métro, vous devrez acheter une carte aux bornes à 6TL (90 centimes) et chaque déplacement vous coûtera 0,60 TL. Il existe des métros, mais surtout des tramways. Procurez vous une carte de la ville et des transports en commun à votre hôtel. Tout n’est pas desservi, mais les principaux sites touristiques le sont. Des bus prennent le relais dans les quartiers en périphérie. Téléchargez aussi les cartes d’Istanbul sur Google maps, ou mapsme afin de faciliter vos déplacements.

Transfert depuis l’aéroport

Il y a plusieurs aéroports en ville. Celui de Gokcen se situe à une heure en voiture du centre de la vieille ville. A l’allée, j’ai pris un taxi, ce qui m’a coûté 200 TL (environ 30€). Ce n’est pas très cher pour un trajet d’une heure si l’on compare avec d’autres villes européennes. Cependant, pour les prix pratiqués à Istanbul, ça l’est. Au retour, j’ai pris un bus « havabus » place Taksim, dans le quartier de Beyoglu, au nord de Karaköy. Il vous emmène en une heure à l’aéroport. 18 TL le trajet, possible de payer en cash directement dans le bus ou avec votre carte de transport.

Le budget

Beaucoup de choses se paient en liquide, comme le taxi par exemple. Pensez donc à toujours en avoir avec vous. Istanbul n’est pas une ville très chère. On mange pour 5-6€ par personne dans les petits restaurants de rue. Certains hôtels sont vraiment économiques (j’ai payé 150€ pour 4 nuits). De manière générale, tout est très accessible.

La sécurité

J’ai trouvé la ville très safe. En revanche, très peu de turcs parlent anglais. Les turcs sont d’ailleurs très accueillants et toujours prêts à vous aider.

Les logements

J’ai logé à Otantik guesthouse hotel, proche de la Mosquée Bleue dans la vieille ville. L’hôtel était très bien, propre, avec un bon rapport qualité prix et un petit déjeuner typique composé d’oeuf, de fromage, de tomates, de concombres, et de pain. Le personnel était aux petits soins.

Le quartier est très vivant, proche de tout. Bref belle adresse à recommander. Attention cependant, la rue est très bruyante.

Découvrir les incontournables d’Istanbul 

Les mosquées

Istanbul compte un nombre incalculable de mosquées, 2830 d’entre elles ont été recensées. Caractérisées par un dôme et plusieurs tours, elles sont toutes plus belles les unes que les autres. Les mosaïques, les fresques et les vitraux sont à couper le souffle. L’entrée est gratuite, il suffit d’avoir les cheveux couverts d’un voile pour les femmes ainsi que des vêtements couvrants les genoux et les épaules et de se déchausser avant d’entrer. Voici quelques unes des plus jolies mosquées d’Istanbul.

Küçük Ayasofia Mosque ou mosquée Sainte-Sophie

Ancienne Basilique chrétienne de 537 à 1453, Sainte-Sophie fût la plus grande église du monde chrétien pendant près de 1000 ans. Après la prise de Constantinople en 1453, le sultan Ottoman Mehmet II la transforme en mosquée. Elle devient un musée en 1935. Pourtant, depuis 2020, un décret présidentiel rétablit Sainte-Sophie comme mosquée. Elle reste cependant ouverte aux visiteurs de toutes confessions. Les mosaïques chrétiennes sont recouvertes pendant les prières.

Ayasofia est classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985. Le billet d’entrée coûte 25€. Cependant, les musulmans peuvent accéder gratuitement à l’espace prière pendant les heures de prière.

La mosquée Süleymaniye

Moins touristique que Sainte-Sophie ou la Mosquée Bleue, la mosquée de Süleymaniye est plus paisible et authentique. Le site offre une vue spectaculaire sur la Corne d’Or, le Bosphore et la vieille ville d’Istanbul. L’entrée est gratuite mais la mosquée est fermée aux visiteurs pendant les heures de prière. Süleymaniye est un exemple parfait d’architecture ottomane classique.

Ortaköy Mosque

Cette mosquée est l’une des plus photographiées d’Istanbul en raison de son cadre spectaculaire au bord du Bosphore. De style néo-baroque ottoman, cette mosquée est caractérisée par son élégance, ses détails raffinés et une façade très décorée. J’ai beaucoup aimé les couleurs pastels, les ornements et détails floraux ainsi que les grands lustres qui ornent l’intérieur. L’entrée est gratuite mais la mosquée est fermée aux visiteurs pendant les heures de prière.

Le quartier d’Ortaköy est idéal pour flâner avec ses petites ruelles pavées, ses cafés bohèmes, ses vendeurs de kumpir (pomme de terre garnies) etc.

La mosquée bleue

La Mosquée Bleue doit son nom aux 20 000 carreaux de faïence bleue qui ornent la coupole et les murs. De 2020 à 2024, la mosquée a été en grande partie fermée à cause de rénovations intérieures et extérieures. Du coup, ça n’a pas été la visite la plus impressionnante selon moi. L’entrée est gratuite mais la mosquée est fermée aux visiteurs pendant les heures de prière.

Nuruosmaniye Mosque

Cette mosquée se situe proche du Grand Bazar. Il s’agit de la première mosquée ottomane baroque. La cour intérieure est particulièrement belle avec une fontaine d’ablutions richement décorée et très photogénique. L’entrée est gratuite mais la mosquée est fermée aux visiteurs pendant les heures de prière.

Les musées

Pour visiter les musées d’Istanbul, le mieux est d’acheter une carte des musées lors de votre première visite. En effet, l’entrée seule coûte 60 TL contre 160 TL pour une carte, et il y a beaucoup de choses à voir. La carte est donc rentable si vous comptez en faire au moins trois. Si vous payez en liquide, vous pouvez éviter de longues files d’attentes avant d’entrer.

Sainte-Sophie

La Basilique Sainte-Sophie, qui signifie « sagesse de Dieu » a d’abord été une basilique chrétienne au IVè siècle avant de devenir mosquée au XVè siècle. Depuis 1935, elle s’est transformée en musée.

Topkapi Palace

Ce lieu est un bijou d’architecture. J’ai vraiment trouvé l’endroit sublime, avec des couleurs, des fresques, des colonnes en marbres, des armatures dorées, d’imposants lustres etc. Le palais dispose de plusieurs pièces, jardins, et d’une belle vue sur Istanbul. Il a été pendant longtemps la résidence principale d’un sultan ottoman. Idéalement placé puisqu’il domine la Corne d’or, il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985. En 2018, il s’agit du musée le plus visité en Turquie avec près de trois millions de visiteurs, suivi de près par Ayasofia. 

Dolmabahçe Palace

Fermé les lundis, il n’est pas possible d’utiliser la carte des musées pour visiter ce palace. C’est l’un des plus grands palais de Turquie avec 285 pièces, 44 salles, 6 hammams et 68 toilettes. La décoration est essentiellement réalisée selon le modèle occidental, avec des éléments baroques et néoclassiques.

Basilica Cistern

Basilica Cistern n’est autre qu’une grande citerne souterraine, connue pour ses colonnades, construite en 532.

Bien d’autres encore sont à voir si vous avez plus de temps : le musée d’art moderne, le musée archéologique, Saint-Sauveur-In-Chora (église Byzantine transformée en mosquée puis devenue musée) etc.

Les rooftops

Istanbul est une ville très vallonée, il y a donc beaucoup d’endroits pour prendre de la hauteur et avoir une belle vue sur la ville. Voici quelques uns des plus beaux spots.

Büyük Valid Han

Situé près du Gran bazar, ce spot est peu connu des touristes et vous emmènera directement sur les toits d’Istanbul. En rénovation pendant six mois, je n’ai pas pu y accéder mais j’ai atterri dans un charmant café sur les toits.

Téléchargez des cartes sur Google Maps avant de partir, et vous pourrez taper « Büyük Valid Han » et trouver l’endroit très facilement. Pour y accéder, on traverse les charpentes de plusieurs bâtiments assez lugubres, où des turcs travaillent comme dans des usines, portes entre-ouvertes. On peut assister à la fabrication d’objets à la main.

Seven Hills Hotel

Seven Hills Hôtel est l’endroit idéal pour boire un thé ou manger avec vue sur la Blue Mosque & Ayasofia. 

360 bar à cocktails

Un bar agréable pour boire de bons cocktails et apprécier la vue. Comptez 420 TL pour un verre soit 9€. 

Galata Tower

La tour de Galata est un observatoire touristique avec un panorama à 360° sur Istanbul. L’entrée pour monter tout en haut coûte environ 30€.

Bâb-ı Ali Kahvesi

Ce point de vue offre pour un beau panorama sur Süleymaniye mosquée. 

Les bazars

Le Gran Bazar ou le bazar égyptien sont des endroits qui attirent beaucoup de touristes, c’est pourquoi les prix pratiqués sont relativement élevés. Cependant, j’ai adoré l’ambiance. On trouve de très beaux objets turques : bijoux, épices, loukoums, vaisselles, narguilés, tapis, foulards etc. Le grand bazar, construit au XVè siècle, est le plus vieux et le plus grand bazar du monde avec ses 54,653 m carré.

Le Bosphore

Le Bosphore est le détroit qui relie la mer Noire à la mer de Marmara. À Istanbul, il est possible de faire des croisières en bateau d’une heure et demi pour découvrir les principaux points importants d’Istanbul. Incroyablement touristique, je l’admets, mais ça permet aussi de se rendre compte de l’immensité de la ville. On m’a conseillé la compagnie Turyol, qui vous emmènera, pour 20 TL observer la Maiden Tower.

Le Bosphore est aussi un excellent spot pour observer le coucher du soleil. Longez la rive du côté ouest après le Galata Bridge (côté Eminönü), jusqu’à la pointe. De là, par temps clair, vous aurez droit à un magnifique coucher de soleil sur les mosquées d’en face. Les pêcheurs viennent également ici pour attraper des sardines ou des chinchars. Du côté est du pont, vous trouverez des restaurants de poissons pas chers, où déguster une spécialité locale : le Balik ekmek, un sandwich au poisson, salade et oignons. 

Les parcs et les jardins

Contre toute attente, Istanbul est un ville très verte et dispose de plusieurs parcs, certains très peu fréquentés.

Yıldız Parc

Yıldız Parc, au sud d’Orkatöy, est un endroit très apaisant. Peu de monde, de l’eau partout, des petites cascades, un grand pont, des fleurs, des arbres, des animaux, bref l’endroit parfait pour se ressourcer. 

Gülhane Parc

Gülhane Parc, dans la vieille ville, est à privilégier en fin de journée, quand les touristes n’y sont plus. Plus petit que le premier, c’est un bel endroit, avec un parterre de fleurs en étoile, des fontaines, et beaucoup de chiens et de chats sauvages. 

Maçka Demokrasi

Maçka Demokrasi, près du stade de Beskitas, n’a rien d’exceptionnel, mais c’est un bel endroit si vous passez par là. 

Les quartiers alternatifs non touristiques

• Arnavuktöy : de jolies maisons en bois, de très bons restaurants de poissons et mezzés avec vue sur le Bosphore.
• Ortaköy : à part la mosquée, c’est un endroit où vous pourrez déguster le Kumpir, spécialité locale composée d’une pomme de terre fourrée d’une farce que vous composez vous-même.
• Balat & Fener : des immeubles colorés, une ambiance apaisante, et l’observation des locaux dans leur quotidien.
• Besiktas : se balader pour le marché au poisson ou le stade de foot.

Les spécialités locales & bonnes adresses

Les restaurants de rue style kebab 

• Zübeyir Ocakbaşı (Karaköy) : des plats de viande avec des aubergines grillées, du piment, des tomates etc. Peu de choix mais une très bonne qualité de produits.
• Sehzade cag kebap (Eminonu) : un seul plat à la carte, le kebab traditionnel. Ici, pas de pain ni de sauce. Vous ne trouverez d’ailleurs pas l’équivalent du kebab européen en Turquie. À la place, une viande grillée au feu de bois, une sauce au yaourt, une sauce tomate pimentée, une galette de blé et une salade de tomates/concombres/piment. 
• Bayramoğlu : ce restaurant avait l’air délicieux mais il est situé du côté asiatique, je n’ai donc pas eu le temps de le tester.

Les restaurants gastronomiques

• Ciya Sofrası : ce restaurant a fait l’objet d’un reportage sur Netflix dans Chef’s table. Le chef propose une cuisine turque traditionnelle. Je n’ai pas pu y aller car impossible de réserver sur internet.
• Nusr-et : désormais mondialement connu, ce chef s’est fait connaître sur les réseaux sociaux grâce à son allure particulière et sa façon de saler ses produits. Anciennement boucher, il possède désormais de nombreux restaurants à travers le monde. Il a un restaurant principal à Istanbul mais il faut impérativement réserver plusieurs semaines à l’avance ; et d’autres steakhouse dont un situé dans le Gran Bazar.
• Murver : pas eu le temps de le tester mais ce restaurant propose une cuisine gastronomique à la carte à base de produits turcs.
• Mikla : il a été élu en 2015 puis en 2018 parmi les 50 meilleurs restaurants du monde. Le chef, turco-finlandais, propose une cuisine raffinée en utilisant des produits turcs. Le menu dégustation est à 70€. En plus, le restaurant est situé au dernier étage d’un hôtel, on a donc une vue magnifique sur la ville. En prime, il est possible d’y aller uniquement pour profiter du bar à cocktails et de la vue.

Côté sucré

Il y a beaucoup de boutiques où trouver baklavas, desserts à la pistache, loukoums etc. Pour reconnaître le bon endroit, le premier indice est de compter le nombre de clients présents dans la boutique. Le second, plus il y a de choix, moins il y aura de chances que ce soit fait maison. Privilégiez donc un endroit avec du monde et moins de quantité à la carte.

Visiter Istanbul en trois jours, programme détaillé

Premier jour : Fatih, Eminönü 

• Blue Mosque & Seven Hills Hotel pour la vue sur la mosquée
• Ayasofia
• Topkapi Palace & Basilica Cistern
• Croisière sur le Bosphore
• Egyptian Market (spice bazar)

Deuxième jour : Eminönü, Karaköy, Taskisla, Besiktas

• Gran Bazar & Büyük Valid Han
• Süleymaniye cami Mosque
• Karaköy (Galata Tower, rainbow stairs, Istiklal Street)
• Zubeyir Ocakbaşı restaurant : spécialités turques
• Besiktas stadium, marché au poisson
• Dolmabahçe Palace
• 360 bar à cocktails (Karaköy)
• Coucher de soleil sur les docks du Bosphore
• Restaurant Seaside cag kabab

Troisième jour : Balat & Fener, Orkatöy, Arnavutköy

• Balat & les immeubles colorés
• Orkatöy mosque
• Arnavuktöy
• Parc Yıldız

Conclusion

J’espère que cet article t’aura aider à préparer ton voyage à Istanbul. Je te laisse consulter mes autres articles si tu souhaites découvrir d’autres destinations au Proche ou au Moyen-Orient. Si tu as des questions, n’hésite pas à les poser dans la section commentaire ou à m’écrire sur Instagram. À bientôt sur le site !

Voyage réalisé en mai 2019